Ce que JOIN FORCES (n’)est (pas)
Depuis son lancement en octobre 2024, JOIN FORCES a reçu un accueil enthousiaste et chaleureux de la part des acteurs de l’intérêt général (voir ici). Parce que beaucoup participent déjà à développer des coalitions et les consolidations, parce que c’est d’autant plus nécessaire à l’heure de la dégradation de la situation financière des associations avec la baisse des subventions et la fragilisation de leurs modèles économiques, parce qu’un nouvel acteur entièrement dédié au financement et à l’accompagnement de démarches d’impact collectif manquait certainement dans le paysage : la plupart de nos interlocuteurs et de nos interlocutrices - côté financeurs comme opérateurs - nous disent que JOIN FORCES est plus que bienvenue.
Immédiatement après cette ouverture spontanée arrivent les questions cruciales et légitimes suivantes. Quelles coalitions vont être soutenues par JOIN FORCES ? Comment vont elles être soutenues financièrement ? En quoi consiste l’accompagnement ? JOIN FORCES va t’elle soutenir les organisations qui sont elles-mêmes au service de coalitions ? Toutes ces réponses à ces interrogations ne sont pas encore définitives, mais les cofondateurs de JOIN FORCES, leurs soutiens et leurs donateurs sont en train de préciser ces modalités en ce moment même.
L’objet même de JOIN FORCES est clair : il s’agit d’une part de soutenir financièrement des frais de fonctionnement (et non des programmes) liés au caractère collectif de l’intention d’impact - que cela concerne des coalitions, des alliances ou bien des rapprochements entre structures (fusion-absorption, cession et reprise, transmission) et ce de manière pluriannuelle, et d’autre part d’accompagner ces démarches avec des ressources dédiées pour prendre en charge les aspects fondamentaux de l’impact collectif (facilitation, RH, coaching, juridique, gestion du changement, médiation et conflits, finances).
Quand on a dit ça, il faut également préciser quelles coalitions et quelles consolidations sont concernées. Et JOIN FORCES est souvent interrogée ou poussée à favoriser, susciter ou déclencher ces approches collectives et sur ce point notre réponse est toujours unanime. Non, la vocation de JOIN FORCES n’est pas de “forcer” ou de “faire émerger” des collectifs ou des rapprochements. Notre expérience et notre conviction, c’est que ce genre démarches ne fonctionnement pas ou peu. Pour nous, la priorité n’est pas de mettre autour de la table des acteurs qui “devraient” travailler ensemble, mais bien de financer et d’accompagner des organisations qui ont décidé résolument de le faire.
L’autre élément très important dans la posture de JOIN FORCES, c’est de se concentrer - au sein des coalitions et des consolidations d’acteurs de l’intérêt général - sur celles qui ne relèvent PAS des démarches suivantes :
Coalitions dédiées à du plaidoyer sans lien avec des programmes communs, coordonnés ou articulés sur le terrain de la part des acteurs participants, ou à des actions temporaires (grande cause, élections, financements) ;
“Ralliances” où un des acteurs suscite de manière asymétrique et verticale l’intégration d’autres acteurs qui viennent se joindre à lui sans avoir un statut d’égal dans des relations horizontales ;
Coalitions, alliances et collectifs “hors sol” ne s’incarnant pas dans des programmes territorialisés ;
Fédérations et têtes de réseaux qui permettent la défense d’intérêts corporatistes ou spécifiques communs à des types d’activités, ou l’essaimage ou la coordination d’acteurs “fils-filles” par rapport à un concept et une structure à vocation globale ;
Coalitions, alliances et collectifs qui s’alignent principalement dans l’optique de consortiums, d’appels à projets et de collecte de fonds mutualisée sans intégration de leurs programmes d’action, ou qui partagent des lieux et des ressources communes sans chercher d’intégration plus poussée.
En filigrane, ces “exclusions” qui n’en sont pas - car il s’agit pour JOIN FORCES de choisir ses combats et donc de renoncer à certaines modalités sans juger de leur pertinence - dessinent une vision spécifique de l’impact collectif qui est basé sur la sincérité, la transparence, l’alignement des programmes, ancrés sur des territoires, visant des impacts démultipliés les plus systémiques possibles.
Dans cette optique, JOIN FORCES est actuellement concentrée sur :
La mobilisation des financements de part de fondations, de donateurs et de structures engagées qui seront redistribués intégralement - les frais de fonctionnement de JOIN FORCES sont pris en charge par Fbardeau Conseil - aux démarches d’impact collectif soutenues ;
La formalisation d’une boite à outils et à méthodes, qui seront dédiées à l’accompagnement les coalitions et les consolidations, et un centre de ressources composé de personnes et d’organisations qui seront mis à la disposition des projets sélectionnés par JOIN FORCES ;
L’organisation d’un rendez-vous annuel dédié aux coalitions et aux consolidations sous la forme d’une Journée des Acteurs de l’Impact Collectif pour capitaliser, partager et échanger sur les sujets qu iintéressent spécifiquement ce genre de démarches et d’acteurs.
Pour cette première année d’existence, le plus important pour JOIN FORCES est de :
Construire des bases fondamentales solides pour occuper une place utile dans l’écosystème en résonance avec les dispositifs, initiatives et acteurs qui font avancer les problématiques de coalitions et de consolidations - car ce n’est pas JOIN FORCES qui a “inventé” ou qui a vocation à “monopoliser” ces sujets ;
Tester ses actions de financement et d’accompagnement en sélectionnant des coalitions et des consolidations sur toutes les thématiques de l’intérêt général pour évaluer leur pertinence et leur efficacité, les faire évoluer pour en augmenter l’impact, et les partager à l’écosystème ;
Peser avec détermination et énergie pour que les démarches d’impact collectif se généralisent chez les financeurs et les opérateurs sur le terrain.